B comme Bachelot

BACHELOT Roselyne, il est permis d’en rire

Une force de la nature
Devant son empressement à défendre le nucléaire et les pollueurs de tous poils, c’est à se demander si elle n’a pas confondu feu son ministère de l'Ecologie avec celui de l’industrie.

Une sacrée bêcheuse
On lui doit ce mot d’esprit : « Mais que fait Nicole Fontaine (ex-ministre de l'Industrie du premier gouvernement Raffarin) de ses tailleurs démodés et de ses robes usées ? Elle les porte. »
On suggère à Nicole la répartie suivante : « Mais que fait Roselyne de la protection de la faune et de la flore ? Le domaine gardé de ses amis les chasseurs. »

Sérieux s’abstenir
Sa façon toute personnelle de parler comme si elle se marrait est à l’image de sa façon de promouvoir l’écologie tout en donnant l’impression d’être le porte-parole du lobby nucléaire.

Amours contre nature
Non contente d’être à contre-emploi dans sa défense des chasseurs et du lobby nucléaire, elle a proclamé au grand jour son amour de la corrida en se rendant, en tant qu’invité d’honneur, à la grande corrida de Dax.

BADINTER Robert, la bonne conscience de la gauche

Le mari de sa femme
Sa femme, omniprésente sur l’affaire du voile et sur la défense des droits de la femme, a plus fait ces dernières années pour la notoriété attachée à son nom que son poste de sénateur des Hauts-de-Seine.


BALKANY Patrick, l’intégrité finit toujours par payer

La prime à la casserole
Réélu maire de Levallois-Perret en janvier 2003, le même week-end que Mellick à Béthune. Belle incitation pour les politiques à ne pas s’écarter d’un pouce du chemin de la probité. Malgré ce nouveau gage de respectabilité, l’ex-supporter de Balladur à la présidentielle de 95 reste toujours abonné au banc des non-inscrits.

Sectaire et fier de l’être
S’est une nouvelle fois distingué par sa tolérance et son ouverture d’esprit, en proposant à une élue communiste de sa ville de Levallois de la mettre en cage « en tant que dernier spécimen vivant du Parti communiste. » C’est toujours moins honteux que la mise en cabane, à laquelle il a échappé de justesse, pour avoir confondu certains employés municipaux avec ses gens de maison.


BALLADUR Edouard, la simplicité faite homme

Plus dure sera la chute
S’est imaginé qu’en 2002, tout à l’euphorie de sa victoire inespérée, Chirac lui pardonnerait sa trahison de 1995, en acceptant de le nommer au perchoir. Las ! C’est au contraire le porte-flingues le plus impitoyable avec sa gestion gouvernementale d’alors, Jean-Louis Debré, alias Chirac m’a dit, qui lui fut préféré. Avoir été ami pendant trente ans pour finalement si mal se connaître, c’est à désespérer de l’amitié.

Onction et componction
Chez ce grand bourgeois cultivant les bonnes manières comme une seconde nature, la suffisance et la componction se dissimulent toujours sous les dehors les plus courtois et les impôts les plus lourds.

Le sens du sacrifice
Son ex-directeur de cabinet à Matignon, Nicolas Bazire, s’est reconverti dans l’industrie du luxe en intégrant l’état-major de LVMH. La passion du service public est un apostolat.

Reculer pour mieux se présenter
L’extrême prudence de sa gestion gouvernementale, entre 1993 et 1995, pourrait se résumer ainsi : « Il n’est réforme si bien faite que manifestation ne puisse défaire, ni de problème si urgent qu’une commission ne puisse enterrer. »

Cause commune
Sarkozy, l'un de ses ex-poulains, lui est resté fidèle. En privé, lorsqu’il le compare à son premier mentor, Chirac, il lui arrive de dire que Balladur, lui, avait une vision de la France. Voilà qui n’est ni rassurant pour les Français, ni pour Chirac.

BAROIN François, le petit-fils préféré de Chirac

Trop jeune pour faire sérieux
L’ex-benjamin de l’Assemblée Nationale, élu député à 27 ans, fît une entrée fracassante en politique, en enchaînant deux ans plus tard par un poste de secrétaire d’Etat et de porte-parole du premier gouvernement Juppé en 95. Las ! François n’eut pas l’heur de plaire « au meilleur d’entre nous » (dixit Chirac à propos de Juppé), et fut congédié six mois plus tard, en même temps que la plupart des femmes du gouvernement, les éphémères jupettes, elles aussi jugées intellectuellement trop courtes.

Retour en grâce
Chirac a repris l’essentiel des propositions formulées dans le document intitulé « Pour une nouvelle laïcité », dont, en sa qualité de rapporteur de la mission d’information de l’Assemblée Nationale sur les signes religieux à l’école, il est à l’origine. C’est Juppé qui a dû être rassuré.


BARRE Raymond, mal barré

Vaches maigres
Contrairement à ce que son embonpoint laissait augurer, ses mesures mirent les Français au pain sec et à l’eau.

A mauvaise école
L’ex-professeur d’économie politique à Sciences-Po a enseigné trop longtemps pour ne pas s’empêcher de parler comme s’il donnait des leçons.

En bonne compagnie
Partage, avec Edith Cresson et Alain Juppé, le triste record de la plus grande impopularité d’un Premier ministre de la Vème République. A la différence toutefois, qu’il réussit, lui, à inverser la tendance.


BARROT Jacques, à droite toute

La voix de la France
On lui doit, prononcé sur les ondes d’Europe 1 le 27 février 2003, ce morceau de bravoure : «Qu'est-ce que c'est que ces gens qui réclament que nous nous prononcions aujourd'hui sur le droit de veto ? Si nous commençons à débattre de ce problème, on donne à Saddam Hussein des prétextes supplémentaires pour résister.» Message reçu 5 sur 5 par l’Elysée qui, quelques jours plus tard, menaçait les Américains du droit de veto de la France à l’ONU.

Il faut bien vivre
On a bien du mal à croire à son passé centriste depuis qu’il cumule la présidence du groupe UMP à l’Assemblée Nationale et la vice-présidence de l’UMP. En politique, il faut savoir choisir entre la fidélité à ses idées et la fidélité à sa carrière.


BARTOLONE Claude, "Fabius m’a dit"

L’union est un long combat
Le porte-flingues de Fabius a repris du service lorsqu’il s’est agi de monnayer le soutien de son chef à Hollande en vue du congrès de Dijon. Après d’âpres négociations, au cours desquelles « Flamby » (l’un de ses surnoms au PS) a dû payer au prix fort le soutien de l’homme à la moto, Barto s’est exclamé sans rire : « Un nouveau courant est né autour du premier secrétaire. Sachons dissoudre nos anciennes boutiques pour être à la hauteur des attentes militantes. » Chez les socialistes, l’union sera toujours un long combat.


BAUDIS Dominique, n’est pas du genre allègre

Cathodique pratiquant
Est plutôt du genre à laver son linge sale au JT de 20 heures de TF1 qu’en famille ou dans le secret d’un tribunal de justice.

Canal + de délire
Son pire cauchemar : être l’invité du vrai-faux journal de Karl Zéro pour un débat en duplex, depuis sa cellule de prison, avec Patrice Allègre.

Passeport pour la défaite
Dépité par le piètre résultat de la liste de droite qu’il conduisit en 1994 aux Européennes, pour cause de concurrence villiériste bénie par l’ex-premier flic de France, Baudis n’a pas donné dans la litote, en expliquant que le bon résultat du Chouan tenait au « vrai-faux passeport majoritaire » que Pasqua lui avait décerné.


BAYROU François, toujours de droite François ?

Sur tous les fronts
Sa critique frontale et tous azimuts du gouvernement Raffarin réussit le paradoxe d’affaiblir tout à la fois ses alliés de l’UMP et ses adversaires du Parti socialiste, dont les critiques, en comparaison des siennes, paraissent aussi ternes que son leader.

Blair français ou Giscard du pauvre
Le Béarnais se présente volontiers comme le Blair français, mais ses adversaires de droite comme de gauche, qui invoquent son bilan ministériel à l’Education nationale sous Juppé, et la timidité de son programme présidentiel en 2002, le caricaturent plutôt en Giscard du pauvre.

La portion congrue
L’exil des députés centristes de l’UDF partis grossir les rangs de l’UMP aux législatives de 2002 a réduit à peau de chagrin le nombre de ses députés à l’Assemblée, qui ont tout juste réussi à atteindre le quota de députés requis pour former un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.