BALLADUR Edouard, la simplicité faite homme

Plus dure sera la chute
S’est imaginé qu’en 2002, tout à l’euphorie de sa victoire inespérée, Chirac lui pardonnerait sa trahison de 1995, en acceptant de le nommer au perchoir. Las ! C’est au contraire le porte-flingues le plus impitoyable avec sa gestion gouvernementale d’alors, Jean-Louis Debré, alias Chirac m’a dit, qui lui fut préféré. Avoir été ami pendant trente ans pour finalement si mal se connaître, c’est à désespérer de l’amitié.

Onction et componction
Chez ce grand bourgeois cultivant les bonnes manières comme une seconde nature, la suffisance et la componction se dissimulent toujours sous les dehors les plus courtois et les impôts les plus lourds.

Le sens du sacrifice
Son ex-directeur de cabinet à Matignon, Nicolas Bazire, s’est reconverti dans l’industrie du luxe en intégrant l’état-major de LVMH. La passion du service public est un apostolat.

Reculer pour mieux se présenter
L’extrême prudence de sa gestion gouvernementale, entre 1993 et 1995, pourrait se résumer ainsi : « Il n’est réforme si bien faite que manifestation ne puisse défaire, ni de problème si urgent qu’une commission ne puisse enterrer. »

Cause commune
Sarkozy, l'un de ses ex-poulains, lui est resté fidèle. En privé, lorsqu’il le compare à son premier mentor, Chirac, il lui arrive de dire que Balladur, lui, avait une vision de la France. Voilà qui n’est ni rassurant pour les Français, ni pour Chirac.